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Présidentielle 2017 : la CGT va lancer un débat interne sur son positionnement

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Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a rappelé ce mercredi la volonté de la centrale de « faire barrage au Front national »

En 2012, la CGT avait appelé à faire battre Nicolas Sarkozy. Mais son secrétaire général d'alors, Bernard Thibault, avait admis qu'il voterait au second tour pour François Hollande. Cette déclaration a poursuivi l'organisation pendant tout le quinquennat, alors même qu'elle est très vite entrée en guerre avec l'actuel chef de l'Etat. On ne l'y reprendra pas. « On fera attention à ce que l'on dira au deuxième tour », a averti ce mercredi son secrétaire général, Philippe Martinez, lors de sa conférence de presse de rentrée. « Voter contre l'un n'est pas forcément voter pour l'autre », a-t-il précisé, annonçant un « débat dans l'organisation » sur son positionnement dans la campagne présidentielle.

« Attaques scandaleuses contre les fonctionnaires »

« Il est acquis chez nous qu'il faut faire barrage au Front national », a-t-il cependant rappelé, affirmant son souhait de « continuer à travailler sur le sujet avec toutes les organisations syndicales, y compris la CFDT ». Mais le leader de la CGT a aussi regretté que « beaucoup de candidats et de candidats potentiels s'engouffrent dans les idées du FN ». Le syndicaliste a en outre critiqué ceux qui partagent la « même logique » selon laquelle « il faudrait augmenter les aides aux entreprises pour développer l'emploi et travailler plus pour résorber le chômage ».

Il a pointé François Fillon mais aussi Emmanuel Macron. Et Manuel Valls, qui a « repris la formule de Sarkozy "travailler plus pour gagner plus" ».

Une journée d'action le 21 mars

Philippe Martinez a par ailleurs répété les revendications de la CGT, sur les salaires et les 32 heures, et dénoncé « les attaques scandaleuses contre les fonctionnaires ». Mais le syndicaliste a surtout longuement insisté sur les enjeux industriels, annonçant une rencontre de 1.000 cégétistes sur le sujet le 22 février et une journée d'action le 21 mars.

Pour l'année 2017, « la CGT vous souhaite l'abrogation de la loi travail » : le leader de la CGT a redit aussi ce mercredi son opposition à ce texte. Catherine Perret, l'ancienne enseignante responsable du dossier, s'est félicitée « d'avoir pu empêcher » que tous ses décrets soient publiés avant fin 2016. Une situation due en réalité à l'ampleur du travail de rédaction et aux obligations de consultation. Elle s'est aussi gardée de noter que ce n'est qu'une question de semaines pour les 20 % seulement de textes encore à venir et que les articles les plus controversés de la loi sont déjà en vigueur : primat aux accords d'entreprise sur le temps de travail, accords sur l'emploi, licenciement économique... Outre des recours juridiques qui prendront du temps, la CGT annonce désormais que son combat se déplace dans les entreprises. « Pour l'instant, les organisations syndicales, souvent dans un périmètre plus large que les [opposants à la loi travail], ont empêché l'ouverture de négociations », s'est félicitée Catherine Perret.

Il reste que le matériel mis à la disposition des militants dans les entreprises - principalement un diaporama - apparaît bien léger au regard de l'ampleur des bouleversements auxquels ils vont être confrontés.

Les Echos


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